Intervention concernant le budget 2024
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
Il y a un an jour pour jour, le Conseil général approuvait le budget 2023 avec un déficit de 5 millions sur fond d’abstention et de refus du groupe PLR. Nous quittions cette salle avec certes un goût amer, mais avec un espoir : celui de la promesse faite par la commission financière : je la cite dans son rapport : « la Commission financière souhaiterait des changements conséquents pour le budget 2024. La Commission financière poursuivra son travail, et s’engage à faire des propositions pour 2024 ». Que reste-t-il de ce sursaut de la commission une année plus tard ?
Et bien nous y voilà, nous voilà réunis dans cette salle pour discuter de ce budget 2024. Budget 2024, qui présente cette année un déficit de près de 2 millions et demi de francs. Un résultat possible grâce aux facteurs suivants :
- Premièrement, la nouvelle distribution des redevances géotopographiques vient perfuser le budget de quelque 1,3 million
- Deuxièmement, l’excellente conjoncture laisse prévoir une augmentation des recettes fiscales de 2.1 millions.
- Troisièmement, n’omettons pas le travail du Conseil communal au niveau des salaires et des BSM, qui permet une maîtrise des charges courantes.
Une progression réjouissante, mais qui laisse toujours un trou de 2,5 millions. Malheureusement, aucune mesure d’économie structurelle ne viendra rapprocher ce budget de l’équilibre. Une réelle déception pour le groupe PLR, qui attendait beaucoup des discussions de la commission financière. Une déconvenue totale, qui est l’œuvre d’un blocage idéologique de la gauche. En effet, après 11 mois de travail sur un compromis en commission, le groupe PLR s’est retrouvé seul à la table des négociations, le projet n’étant plus soutenu par la gauche. Manque de courage avant les élections ? Promesse en l’air pour temporiser l’année passée ? Quoi qu’il en soit, tempis pour le contribuable qui paiera la dette demain !
Car n’oublions pas que le fondement même de cet agacement du PLR, est l’augmentation incontrôlable de la dette de notre commune. Une dette annoncée à 190 millions en 2027, mais que nous pouvons aisément corriger à 200 millions avec le surcoût à prévoir de la STEP. 200 millions qu’il faudra financer au prix fort, car le rapport du Conseil communal est très clair là-dessus : La période des taux bas étant révolue, le renouvellement des emprunts en cours se fait à des taux plus élevés. Il suffit de multiplier ces 200 millions par 2% pour saisir l’ampleur des défis qui attendront la commune, d’autant plus que ces 200 millions n’auront financé rien que ce soit pour améliorer la qualité de vie de nos habitants.
Dès lors, il n’y a plus de temps pour les menaces qui tombent dans les oreilles de sourds, plus de temps pour les promesses en l’air, simplement plus de temps à perdre. Le groupe PLR prend ses responsabilités envers le contribuable, que la gauche semble avoir oubliées depuis longtemps, et soumettra au Conseil général une première mesure d’économie en amendement. Cette mesure ciblera les prestations sociales communales et sera développée et argumentée lors du passage en revue des rubriques, où nous déposerons notre amendement. Si cette proposition d’économie venait à ne pas être acceptée, le groupe PLR se verra contraint de refuser ce budget déficitaire de trop.
De trop, car depuis le début de cette législature, la dette aura augmenté de plus de 20 millions. De trop, car les déficits à répétitions empêchent la Ville d’investir correctement pour sa population. De trop, car les dettes d’aujourd’hui sont les impôts de demain. Il faut se rendre compte que les signaux économiques et les évènements internationaux ne laissent pas entrevoir un accroissement supplémentaire des recettes fiscales et que les prochaines réformes du Canton ne risquent pas jouer en faveur de notre commune, après avoir gagner le jackpot avec la redistribution des redevances géotopographiques. De ce fait, aucune excuse ne nous empêche de prendre des décisions difficiles maintenant pour réduire ce déficit structurel, qui, quoi que nous pussions espérer, persistera.
Pour conclure, nous tenons à préciser que cette réaction n’est pas un vote de défiance envers le Conseil communal. Avec 3 nouveaux membres à l’exécutif, il est difficile de se montrer exigeant, surtout que le job a été fait au niveau de la gestion du ménage. Nous en profitons pour remercier le Conseil communal pour son travail d’avoir su garder une continuité dans la maitrise des charges. Nous remercions également l’administration pour son travail. Néanmoins, les grandes attentes du groupe PLR envers la commission financière n’ayant pas été satisfaite, nous nous voyons obligés de refuser ce budget 2024 si notre amendement venait à être refusé.
Intervention concernant les amendements pour la suppression des prestations sociales communales
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
Il est temps de reprendre la main sur nos finances et cela devra passer par des décisions difficiles à prendre pour tout le monde. L’immobilisme de la gauche des dernières années en matière d’économie, que ce soit à l’exécutif, au législatif, ou en commission, contraint le groupe PLR à prendre le devant sur des questions délicates. Par la mission qui nous incombe, par respect envers notre contribuable, nous devons redresser la barre.
Pour cela, nous vous proposons d’adopter 2 amendements pour supprimer les prestations sociales communales présentent à la rubrique 4402 « Participation aux institutions sociales et sanitaires » du budget. Leur suppression permettrait d’économiser 626'000 francs, soit le tiers de notre déficit structurel. Plusieurs raisons motivent notre proposition :
Il s’agit de prestations en doublons versées par la commune. L’aide sociale est une compétence cantonale et chaque personne à l’aide sociale ou ayant besoin de prestations complémentaires AVS reçoit un montant prévu par le Canton. Le Locle offre une rallonge en plus du montant cantonal, créant ainsi une distorsion entre les communes. En effet, nous sommes la seule commune, avec Neuchâtel, à disposer de telles règles. Il est à noter que Neuchâtel est beaucoup moins généreuse que Le Locle, offrant en moyenne la moitié que ce que propose Le Locle. De ce fait, le risque de tourisme sociale générée par cette distorsion n’est pas à prendre à la légère, puisqu’une personne nécessiteuse domiciliée à La Chaux-de-Fonds est moins bien lotie qu’au Locle.
Notons aussi que, dans une commune où l’on fustige souvent l’Etat de reporter des charges sur les communes ou de s’approprier des recettes, l’aide sociale est une rare tâche que l’Etat a pris sous sa responsabilité. Dès lors, nous ne pouvons pas d’un côté nous offusquer de certains reports de charges sur les communes, et d’un autre continuer à supporter des doublons pour les tâches qui montent à l’échelon supérieur.
Il est compréhensible de vouloir soutenir d’avantage les personnes dans le besoin dans notre ville. Néanmoins, ce n’est pas à notre commune endettée et déficitaire, d’en porter seule les conséquences. Ce combat n’est pas à mener dans notre commune, mais bien au niveau de l’organe compétent, soit au niveau du cantonal.
Ainsi, nous proposons au Conseil général de supprimer ces prestations sociales communales du budget, car malheureusement, il faut regarder la situation en face, notre commune n’a plus les moyens de cette générosité.